par Barry Weisleder | Secrétaire fédéral de l’Action socialiste
SA/LAS Canada a 26 ans. Mais SA/LAS n’est pas apparue soudainement. Elle n’a pas surgi de la tête de Zeus. Elle a émergé organiquement à partir de conditions concrètes. Pour comprendre ces circonstances, il est nécessaire de faire un peu d’histoire. C’est la 103e année qui s’est écoulée depuis le triomphe de la première révolution ouvrière réussie, la révolution russe. Elle a changé le paysage politique et modifié la gauche de manière irrévocable. Mais il faut remonter un peu plus loin dans le temps.
La révolution socialiste, pour la première fois dans une société divisée en classes, amène la majorité de l’humanité au pouvoir. Elle nécessite un parti ouvrier et un État ouvrier pour mener la transition et vaincre la résistance de la minorité jusqu’ici privilégiée, puissante et impitoyable. La transition vers le pouvoir des travailleurs et des travailleuses ne peut se faire spontanément ou de manière décentralisée en raison de la nature centralisée de la domination de la classe minoritaire existante. En outre, le développement inégal des nations et la désynchronisation des conflits de classe dans le monde imposent une plus grande solidarité et une organisation politique plus forte des dépossédé-es.
Les divergences fondamentales sur les questions du parti et de l’État ont conduit à la première grande scission du mouvement ouvrier, la scission entre le marxisme et l’anarchisme. Pour les anarchistes, l’expression individuelle prime sur la discipline collective nécessaire à l’expropriation des expropriateurs et à la création d’un État ouvrier pour assurer la transition d’une pauvreté généralisée à une liberté généralisée de vivre à l’abri du besoin.
Le deuxième grand clivage au sein du mouvement ouvrier s’est produit à propos du réformisme. Les socialistes révolutionnaires ont toujours été à l’avant-garde de la lutte pour les réformes. Le Manifeste communiste de 1848 en témoigne. On y trouve des revendications telles que l’abolition du travail des enfants et l’imposition des riches. Le réformisme, quant à lui, est la doctrine d’une transition progressive vers le socialisme reposant sur une accumulation de réformes. Il entretient l’illusion de la neutralité de l’État capitaliste en tant que vecteur de réformes. Elle subordonne ainsi les travailleurs et les travailleuses (ceux qui adhèrent à cette illusion) à la préservation du système et de son État. Le gradualisme ou “socialisme évolutif”, combiné à d’énormes bureaucraties de partis et de syndicats, a transformé la (deuxième) Internationale socialiste en un parti pro-capitaliste qui a capitulé devant le chauvinisme national et la guerre impérialiste.
La scission de la IIe Internationale sur le programme et la pratique perfides du réformisme social-démocrate a conduit à la formation d’une aile gauche internationaliste et anti-guerre lors de la conférence de Zimmerwald en septembre 1915. À la suite de la révolution russe, ce regroupement de la gauche a conduit à la fondation, en 1919, de la (troisième) Internationale communiste.
Au Canada, le Parti communiste a été créé en 1921. Son congrès fondateur a eu lieu en secret, dans une grange près de Guelph. Bon nombre de ses premiers membres sont issus de l’aile gauche du Parti socialiste réformiste du Canada et du Parti social-démocrate du Canada.
La révolution russe était assiégée par des armées impérialistes hostiles. Elle a énormément souffert de son isolement et de son retard économique. L’élite bureaucratique du parti, représentée par Joseph Staline, a pris le contrôle, réduit la démocratie ouvrière, écrasé l’opposition socialiste et adopté un nouveau programme qui s’est suradapté à la domination capitaliste en dehors de l’URSS. La perspective d’une révolution mondiale a été remplacée par la fausse utopie du “socialisme dans un seul pays”. La révolution permanente (c’est-à-dire la nécessité d’une révolution dirigée par les travailleurs et les travailleuses pour mener la transformation sociale, en particulier dans les pays pauvres) a été supplantée par la vieille notion menchevique discréditée de révolution par étapes. La “théorie des étapes” repose sur une alliance avec la bourgeoisie libérale ou nationaliste. Sous Staline, la démocratie socialiste a été remplacée par une tyrannie bureaucratique, accompagnée de privilèges pour les élites, de propagande mensongère, de simulacres de procès, de tortures et d’assassinats d’opposant-es politiques.
La division au sein de l’IC dominée par les staliniens, a donné naissance à l’Opposition de gauche internationale en 1930 et à la formation de la Quatrième Internationale en 1938. Léon Trotski, co-dirigeant avec Lénine de la révolution russe, a joué un rôle de premier plan dans la préservation et le développement du marxisme révolutionnaire. Son analyse des phénomènes du stalinisme et du fascisme au XXe siècle a été particulièrement importante. La Quatrième Internationale a commencé comme un petit mouvement de groupes éducatifs dans quelques pays. Dans les années 1960, elle attire des milliers de jeunes militants, s’étend à tous les continents et devient une force plus importante dans un certain nombre de pays, dont la France, l’Italie, le Portugal, l’Espagne, le Mexique, le Brésil, le Sri Lanka et les Philippines. Ses idées sont aujourd’hui très influentes en Amérique latine et en Europe.
La continuité révolutionnaire de la Quatrième Internationale au Canada commence avec la branche canadienne de la Communist League of America dans les années 1930. Elle se poursuit avec le Revolutionary Workers’ Party dans les années 1940 et la League for Socialist Action dans les années 1960 et 1970.
Mais pendant la guerre froide, au plus fort du maccarthysme (fin des années 1940), des scissions se sont produites au sein de la QI, reflétant la pression de l’offensive idéologique capitaliste. Un courant qui s’est séparé de la QI a développé la théorie selon laquelle l’URSS était devenue capitaliste, capitaliste d’État. Cette désignation signifiait que dans tout conflit entre l’URSS et l’impérialisme américain, les travailleurs et les travailleuses ne devaient prendre aucun parti. Cette position du “troisième camp” a été étendue à la Chine, à la Corée du Nord, au Viêt Nam et à Cuba. Au lieu de défendre les États ouvriers contre l’impérialisme, y compris la défense de l’État ouvrier relativement sain et de la direction révolutionnaire à Cuba, et au lieu d’appeler à une révolution politique pour remplacer les dictateurs staliniens par une démocratie socialiste dans les autres États ouvriers, les partisans du “troisième camp” s’abstiennent de la lutte. Objectivement, cette position soutient le statu quo dominé par l’impérialisme. Le SWP en Grande-Bretagne et les Socialistes internationaux au Canada appartiennent à ce courant. Sur la question de Cuba, ils sont contre-révolutionnaires.
Une autre scission de la QI, survenue dans les années 50, a fait pencher le bâton dans l’autre sens. Elle attribuait des qualités révolutionnaires au stalinisme et aux courants dérivés tels que le maoïsme, le titisme, Ho Chi Minh, Enver Hoxa, Kim Il Sung, etc. Ce courant a abandonné l’idée d’une révolution politique pour établir une démocratie socialiste dans les États ouvriers déformés. Un groupe appelé Workers World Party aux États-Unis représente cette tendance. Un groupe avec des points de vues similaires, Fire This Time, opère à Vancouver.
La Quatrième Internationale s’est divisée en 1953, mais elle s’est réunifiée en 1961 sur la base de la reconnaissance de la révolution socialiste cubaine et de son importance historique. Mais certains groupes marxistes ont rejeté la réunification trotskiste en raison d’une évaluation différente de la révolution cubaine, de la révolution vietnamienne, du nationalisme noir aux États-Unis, du féminisme et du nouveau mouvement étudiant. Ces groupes ont voyagé dans l’espace politique, pour être rejoints plus tard par d’autres. Ils ont tous entamé leur voyage vers le “pays imaginaire” en niant les nouvelles réalités politiques révolutionnaires. Cela les a conduits à des positions sectaires d’ultra-gauche (comme l’appel au mouvement anti-guerre pour exiger que “toute l’Indochine devienne communiste”, plutôt que “les États-Unis se retirent maintenant”). Cela a favorisé la pratique abstentionniste, qui a engendré un culte interne, des campagnes artificielles auto-générées, des mini-régimes dictatoriaux non démocratiques, des théories de la conspiration et une préoccupation morbide d’attaquer les sectes les plus proches politiquement de leurs propres déformations. Les exemples les plus flagrants de ce phénomène sont la Ligue trotskyste (TSI) et la Tendance bolchevique. Franchement, ces groupes se méritent l’un et l’autre. Malheureusement, ils harcèlent parfois nos vendeurs de presse et les personnes qui viennent à nos événements. Nous avons pour règle de ne pas passer de temps à discuter avec ces maniaques qui polluent l’air avec des accusations absurdes et nous détournent de nos tâches.
Certains gauchistes, dans une réaction excessive au brassage stérile du sectarisme existant, abandonnent complètement la théorie et l’organisation révolutionnaires. Ils reculent vers le réformisme. C’est ce qui est arrivé aux New Socialists, un groupe issu d’une scission anti-léniniste du groupe IS il y a 25 ans. Les NS ont convergé avec le Socialist Project réformiste de gauche, dirigé par Leo Panitch, Sam Gindin et Greg Albo. Comme son nom l’indique, le SP n’est pas favorable à la formation d’un parti. Il s’agit d’un réseau d’universitaires et de radicaux. Il a une attitude sectaire à l’égard du NPD, une position passive à l’égard de la bureaucratie syndicale et n’intervient pas politiquement dans les mouvements de justice sociale. Le SP croit en la réforme de l’État capitaliste de l’intérieur, même si, ironiquement, il est électoralement abstentionniste.
La Riposte socialiste (TMI) est un autre groupe présent sur la scène. Lorsqu’il était présent au sein du NPD, il a refusé de construire une aile gauche unie du NPD, comme le Caucus socialiste. La Riposte socialiste consacre l’essentiel de son énergie à former des groupes d’étudiant-es sur les campus universitaires. La Riposte socialiste a une positions chauvine canadienne sur la question nationale du Québec. Elle est hostile à l’autodétermination palestinienne et s’oppose à la campagne mondiale BDS. Dans les pays du tiers monde, ses organisations sœurs rejoignent des partis populistes-capitalistes, comme le PPP au pouvoir au Pakistan et le PRD au Mexique.
Le principal parti trotskiste américain depuis 40 ans, le SWP, a dégénéré à la fin des années 70 et dans les années 80. Il a rompu avec la révolution permanente et a expulsé ses cadres trotskystes en 1983. La Ligue communiste est son affiliée au Canada et n’existe plus qu’à Montréal.
Et qu’en est-il du grand-père de la gauche radicale, le Parti communiste, dont nous tirons nos origines ? Le PC est réformiste et nationaliste canadien jusqu’à la moelle. Il aspire à un gouvernement de front populaire. Cela inclut l'”aile progressiste” du parti libéral. C’est une coquille sclérosée de son glorieux passé, qui ne veut ni ne peut rompre avec le triste héritage du sexisme, de l’homophobie, de la trahison et de la répression politique staliniens.
Comme vous pouvez le constater, la gauche canadienne-anglaise est jonchée de nombreux détritus politiques. La gauche québécoise a sa propre histoire. Les divisions de la gauche sont enracinées dans l’histoire et reposent sur des différences stratégiques, programmatiques et opérationnelles. Si toutes les forces existantes de la gauche radicale devaient s’unir soudainement, avec toutes leurs différences intactes, le résultat serait aussi instable que la nitro-glycérine. Dès qu’une controverse surviendrait, un tel amalgame sans principes exploserait en une multitude de fragments, démoralisant encore plus tous ceux et celles qui se trouveraient à sa portée.
Mais en sachant tout cela, pourquoi les différents groupes ne peuvent-ils pas reconnaître la réalité et parvenir à une unité de principe ? L’une des raisons est le niveau relativement faible de la lutte des classes dans cette société. Un niveau plus élevé de lutte des classes mettrait rapidement de nombreuses théories à l’épreuve. Elle aiderait à séparer les faits de la fiction. Elle permettrait de distinguer les idées correctes des idées erronées. Malheureusement, les socialistes sont contraints de travailler dans les conditions existantes, et non dans celles que nous pourrions choisir. Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre que les conditions soient plus à notre goût – c’est-à-dire si nous voulons vraiment influencer les conditions dans une direction révolutionnaire, et finalement gagner.
En outre, nous savons que la lutte des classes est permanente et globale, et que la révolution est un résultat de ce processus permanent dans des conditions spécifiques. Les socialistes s’efforcent de faire progresser la lutte des classes là où ils vivent et travaillent, et de mobiliser le soutien aux luttes des travailleurs et des travailleuses, et en particulier aux percées révolutionnaires, où qu’elles se produisent.
Telle est l’approche de Socialist Action – Ligue pour l’Action socialiste dans l’État canadien. SA/LAS est une organisation politique centraliste démocratique qui s’appuie sur un programme socialiste révolutionnaire.
D’où vient SA/LAS? La League for Socialist Action/Ligue socialiste ouvrière a fusionné avec le Revolutionary Marxist Group et le Groupe marxiste révolutionnaire basé au Québec en 1977 pour former la Ligue ouvrière révolutionnaire. La LOR a commis de graves erreurs de tactique et d’orientation au cours de ses quatre premières années d’existence. Elle adopte une tactique extrême de “retour à l’industrie”. Elle a poussé ses membres cols blancs à quitter leur emploi, à aller travailler dans les usines et à y faire de la propagande passive. La LOR est devenue intolérante à l’égard de la dissidence. Elle se réduisit à un petit groupe. Sur les ruines de la LOR émergea le Socialist Workers’ Collective et l’Alliance for Socialist Action, qui ont rejoint Socialist Challenge au Canada anglais et se sont associés au groupe Gauche socialiste au Québec. Mais SC et GS ont tiré les mauvaises leçons de l’expérience de la LOR. Leurs dirigeant-es ont rendu le léninisme responsable de la chute de la LOR et de la gauche radicale au Canada, au lieu de blâmer le déclin de la lutte des classes qui s’est produit dans les années 1980. Ils ont blâmé la stratégie de construction d’un parti révolutionnaire, au lieu de la tendance au culte et des plans d’enrichissement rapide. Ensuite SC-GS ont expulsé les partisans de la construction d’un parti dans leurs rangs. Ils voulaient construire un réseau informel, et non un parti ouvrier révolutionnaire. Ces ex-trotskystes de SC-GS nous ont expulsés, Elizabeth et moi, en 1993, pour avoir insisté sur le fait que les politiques adoptées au congrès devaient être mises en œuvre et que les membres devaient payer des cotisations, assister aux réunions et vendre notre presse.
Une poignée de camarades nous ont rejoints et, ensemble, nous avons fondé Socialist Action in Canada en 1994. SA-USA, née de l’expulsion du SWP américain dix ans plus tôt, a généreusement soutenu nos efforts. Aujourd’hui encore, nous écrivons et diffusons le même journal mensuel. Nous avons fait appel des expulsions au Canada au Congrès mondial de la Quatrième Internationale en 1995. La QI a désigné SA Canada comme “un groupe de partisan-es de la QI qui est invité à participer aux réunions et aux activités de la QI, avec l’accord de Gauche socialiste”. Mais GS n’est pas d’accord. Cela a bloqué notre participation au mouvement mondial pendant 26 ans. Nous sommes en train de remédier à cette situation, en travaillant avec des camarades de la QI dans plusieurs pays pour lutter afin de remettre l’Internationale sur une voie marxiste/trotskiste.
SA/LAS est activement impliquée dans diverses campagnes politiques et dans un certain nombre de mouvements sociaux, notamment pour les droits des indigènes, pour mettre fin à la pauvreté, pour le féminisme et l’écologie, et pour s’opposer au racisme, à l’homophobie et au fascisme. Nous sommes solidaires de Cuba révolutionnaire, nous défendons l’autodétermination du Venezuela et nous soutenons les mouvements de résistance anti-impérialiste en Palestine, en Irak, en Afghanistan et en Haïti.
Notre orientation première est la classe ouvrière et ses institutions syndicales et politiques. Contrairement au reste de la gauche, SA/LAS n’est pas seulement présent dans les organisations de masse de la classe ouvrière – nous sommes activement impliqué-es dans la construction d’une opposition de gauche de lutte de classe dans les syndicats et à l’intérieur du NPD basé sur le travail. D’autres groupes de gauche s’abstiennent de participer à l’arène du NPD ou s’adaptent aux politiques perfides des dirigeants du NPD. Ni l’un ni l’autre n’est la voie à suivre. SA/LAS préconise la participation à la lutte pour des politiques socialistes et pour un programme des travailleurs et des travailleuses, comme expliqué dans la brochure “Perspectives pour le socialisme au Canada”. En d’autres termes, nous sommes pour la “participation conflictuelle”, et non pour la soumission politique, ni pour l’encouragement, ni pour l’abstention, en ce qui concerne le NPD.
Qu’est-ce que SA/LAS a accompli? Pas mal de choses pour un petit parti. Nous avons joué un rôle très visible dans les Journées d’action en Ontario, les grèves générales dans dix villes, en particulier à Toronto en octobre 1996, contre le gouvernement conservateur de Mike Harris. Elizabeth a coprésidé le rassemblement d’un quart de million de personnes qui s’est étendu du Parlement de l’Ontario jusqu’à Front Street, et a présenté Billy Bragg qui a chanté sa chanson Power in the Union à la foule. Nous avons construit la solidarité internationale, défendu les grèves des travailleurs et les services publics, nous nous sommes opposés aux guerres impérialistes et nous avons affronté les racistes et les fascistes. Nous nous sommes battus avec succès pour des politiques anti-guerre et socialistes au sein du NPD. Le Caucus socialiste, que nous dirigeons, a obtenu du NPD qu’il exige le retrait du Canada de l’Afghanistan en 2006, et a initié la révision du leadership en 2015 qui a conduit au remplacement de Tom Mulcair. Des camarades du CS ont été élus président de l’association de district du NPD, et ont même remporté une nomination de candidat du NPD en 2011. Un membre de SA/LAS a été élu à l’exécutif provincial du SEFPO, sur la base d’un programme explicitement axé sur la lutte des classes. De même, nos candidat-es aux postes les plus élevés de la Fédération du travail de l’Ontario ont remporté 36 % des voix lors du congrès de la FTO en novembre 2019. SA/LAS a initié des milliers de personnes aux idées socialistes par le biais de nos Films Rebelles, de nos forums, de nos célébrations du 1er mai, de nos concerts, de nos groupes d’étude et de notre école annuelle Trotsky à l’automne.
Notre parti compte des membres dans tout le pays. Nous organisons une conférence téléphonique mensuelle sur Zoom. En juin de chaque année, nous organisons une conférence éducative à travers le pays, ainsi qu’une convention au cours de laquelle les membres décident des questions de politique, de campagne et d’orientation, et élisent un comité central. Aujourd’hui, SA/LAS connaît une croissance rapide, sa taille ayant triplé au cours des trois dernières années.
Les membres paient une cotisation mensuelle, vendent le journal de SA/LAS et assistent régulièrement aux réunions. Les nouveaux membres passent par une période d’adhésion provisoire de trois mois afin de déterminer s’ils sont aptes à devenir membres à part entière. Nous accordons une grande importance à l’éducation, tant intérieurement qu’extérieurement. Nous pratiquons la démocratie dans la discussion et l’unité dans l’action. Tous les membres, y compris les dirigeant-es, sont tenus de mettre en œuvre les politiques adoptées par l’organisation – contrairement aux dirigeant-es des syndicats et du NPD qui ignorent souvent les décisions du congrès au profit de leurs positions personnelles.
Nous pratiquons ce que nous prêchons, et nous prêchons ce que nous pratiquons. Cela suffit à faire briller une lueur d’espoir dans un monde sombre, tourmenté et cynique. L’éducation est indispensable pour ceux qui veulent mieux comprendre le monde, c’est pourquoi nous y accordons une si grande importance.
Socialist Action/Ligue pour l’Action socialiste est une organisation pour ceux et celles qui veulent changer le monde. SA/LAS s’adresse aux personnes qui veulent remplacer la tyrannie de la minorité capitaliste par le potentiel immensément créatif d’une communauté démocratique et coopérative.
L’adhésion à SA/LAS n’est pas un droit. C’est un privilège pour ceux qui sont prêts à se consacrer à cet objectif et à faire les sacrifices nécessaires pour faire avancer le processus permettant de l’atteindre. Aucune grève ouvrière, et encore moins aucune révolution sociale, n’est gagnée sans grands efforts. Mais cet effort s’accompagne de connaissances, de compétences, de camaraderie, de solidarité et de la satisfaction de savoir que sa vie est liée au plus grand dessein possible : l’émancipation humaine totale.